(G,+) est un groupe ssi
Groupe commutatif :
Soit (G,+) un groupe quelconque. (G,+) est dit commutatif, ou abélien, si la loi + est commutative sur G.
Groupe fini :
Un groupe (G,+) est dit fini si l'ensemble G est fini. Dans ce cas on appelle ordre du groupe le cardinal de G.
Remarques :
Notation :
Dans ce contexte, si x et y sont deux éléments d'un groupe G, on note x-y=x+(-y). L'élément neutre est noté 0 (ou 0G en cas de confusion possible).
- Règles de calcul :
Soit (G,+) un groupe quelconque.
Proposition I.2.i :
Soient x et y deux éléments de G. Alors -(x+y)=(-y)+(-x).
- Définition :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes. On dit qu'une application
f de G dans H est un morphisme de groupes si et seulement
si:
(x,y)
G2 ,
f(x+y)=f(x)*f(y)
Exemple :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes quelconques. L'application nulle f:G
H,x
0H, est un morphisme de groupes; en effet,
(x,y)
G2 , f(x+y) = 0H = 0H + 0H = f(x) + f(y)
Corollaire :
Si (G,+) et (H,*) sont deux groupes quelconques, il existe un morphisme de groupes de (G,+) dans (H,*).
Règles de calcul :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes; soit f un morphisme de groupes de G dans H.
- Endomorphisme, isomorphisme, automorphisme :
Définitions :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes quelconques.
Proposition II.2.i :
Si (G,+) et (H,*) sont deux groupes quelconques, et si f est un isomorphisme de G sur H, alors f-1 est un isomorphisme de H sur G.
- Noyau et image d'un morphisme :
Proposition II.3.i :
Un morphisme de groupes est injectif si et seulement si son noyau est réduit à l'élément neutre.
- Groupes-produits :
Proposition III.1.i et définition :
Soit (Gi,+i)i
I une famille de groupes. On note G l'ensemble produit
Gi et + la loi de composition interne sur G définie par x+y=(xi+iyi)i
I, où x=(xi)i
I et y=(yi)i
I sont des éléments de G. Alors le magma (G,+) ainsi défini est un groupe; on l'appelle groupe-produit
(Gi,+i).
- Sous-groupes :
Définition :
Soient (G,+) un groupe quelconque et H une partie de G. On dit que (H,+) est un sous-groupe de (G,+) si (H,+) est un groupe.
Caractérisation :
Soient (G,+) un groupe quelconque et H une partie de G. (H,+) est un sous-groupe de (G,+) si et seulement si H est non vide et
(x,y)
H2 , x-y
H.
Exemple :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes quelconques et f un morphisme de groupes de G dans H. Alors kerf est un sous-groupe de G et Imf est un sous-groupe de H.
Soit (G,+) un groupe, et soit (H,+) un sous-groupe de (G,+).
Notons, pour tous éléments x et y de G,
xRdy(x-y)
H.
La relation Rd est une
relation
d'équivalence (voir
démonstration).
De même, notons (x,y)
G2 , xRgy
(-x)+y
H; la relation Rg est
également une relation d'équivalence
(voir démonstration).
Rg (resp. Rd) est appelée relation
d'équivalence à gauche (resp. à
droite).
Etudions les classes d'équivalence de la relation à gauche.
Proposition III.3.i :
Soient x et y deux éléments quelconques de G. On a:
xRgyh
H , y = x + h
Autrement dit, la classe d'équivalence de x est l'ensemble {x+h ; h
H}, noté x+H.
On a une propriété similaire pour la relation à droite:
Proposition III.3.ii :
Soit x un élément quelconque de G. La classe d'équivalence de x pour la relation Rd est l'ensemble H+x = {h+x ; h
H}.
Proposition III.3.iii :
Soient (G,+) un groupe et (H,+) un sous-groupe de (G,+).
Les assertions suivantes sont équivalentes:
- Les relations Rg et Rd coïncident sur G
x
G , x + H = H + x
x
G , x + H
H + x
x
G , x + H - x = H
x
G , x + H - x
H
- Il existe un groupe G' et un morphisme de groupes de G dans G' de noyau H.
Définition :
Un sous-groupe (H,+) de (G,+) vérifiant les six propriétés ci-dessus est dit normal, ou distingué, dans (G,+).
Exemple :
Tout sous-groupe H d'un groupe abélien G est normal dans G; en effet, G étant abélien, on a
x
G ,
h
H , x + h = h + x , donc
x
G , x + H = H + x.
Soit (G,+) un groupe et (H,+) un sous-groupe normal de (G,+), c'est à dire tel que les propriétés i à v ci-dessus soient vérifiées.
Remarque :
Nous avons démontré l'équivalence des cinq premières propriétés définissant un sous-groupe normal; nous allons les supposer vérifiées et montrer dans la suite du paragraphe qu'elles impliquent que la propriété vi est vraie aussi. L'implication inverse a été démontrée au paragraphe précédent.
Les relations d'équivalence Rg et Rd
définies ci-dessus coïncident sur G; notons R cette
relation d'équivalence.
Notons G/H l'ensemble G/R des classes d'équivalences
d'éléments de G: G/H={x+H; xG}.
Posons (x,y)
G2 , (x+H) + (y+H) = (x+y) + H
Cette définition ne dépend pas du choix des
représentants x et y de x+H et y+H; elle définit une
loi de composition interne sur G/H(voir
démonstration).
On a ainsi défini un groupe (G/H,+)
(voir démonstration). On
l'appelle groupe-quotient G/H.
Notons s l'application GG/H,x
x+H.
Par définition de la loi de composition sur G/H, cette
application est un morphisme de groupes. De plus, son noyau est H
(voir démonstration). Ce qui
termine la démonstration de la proposition III.3.iii. Enfin,
par définition de G/H, cette application est surjective, car
x
G , x+H = s(x).
- Décomposition canonique d'un morphisme de groupes :
Soient (G,+) et (H,*) deux groupes quelconques, et soit f un morphisme de groupes de G dans H.
On sait qu'il existe un morphisme surjectif s de G dans
G/kerf (voir le paragraphe précédent).
L'injection canonique i:ImfH,x
x est évidemment un morphisme de
groupes.
On veut construire un isomorphisme de groupes b de
G/kerf sur Imf, tel que
f=iobos.
Posons x
G , b(x+kerf) = f(x).
Montrons d'abord que b définit bien une application de
G/kerf dans H, c'est à dire que si x et y sont deux
éléments de G tels que x+kerf = y+kerf,
alors f(x) = f(y). C'est vrai car dans ce cas, on a
y=x+t, avec tkerf, et f(y) = f(x+t) =
f(x) + f(t) = f(x) + 0H =f(x).
La valeur de b(x+kerf) ne dépend donc pas du
choix de x comme représentant de x+kerf, donc on a bien
défini une application.
De plus, b est un morphisme de groupes de G/kerf dans
Imf:
(x,y)
(G/kerf)2 ,
b((x+kerf)+(y+kerf)) =
b((x+y)+kerf) = x + y = b(x+kerf) +
b(y+kerf)
b est surjectif car x
G , f(x) = b(x+H).
b est injectif; en effet, f(x+kerf) =
0Hf(x) = 0H
x
kerf
x+kerf = kerf,
c'est à dire kerb =
0G/kerf.
On a bien défini ainsi un isomorphisme de G/kerf sur Imf; de plus, on a bien f=iobos.
Premiere version : 01/12/96
Auteur : Arnaud Gomes-Do-Vale
(Page web,
e-mail :
arnaud@folium.eu.org)
Source :
Cours de Mathématiques Supérieures de M.Coulet
(HX5 Saint-Louis, 1994-1995),
cours de Licence de M. Waldschmitt
(Licence de Mathématiques option A, Université Paris
VI, 1996-1997)
Relecture : Pascal Audoux